L’accomplissement des Écritures
Plusieurs fois l’expression revient dans les évangiles, soit dans la bouche de Jésus Lui-même :
« Je ne suis pas venu abolir mais accomplir » soit dans des notices : » il fallait que les Écritures s’accomplissent. »
C’est aussi en s’appuyant sur cette notion d’accomplissement que la théorie de la substitution et du rejet d’Israël s’est construite.
Or il y a un fait, qui justement nous pose question : l’existence du peuple juif et sa foi vivante.
Parce que cette « survivance » est incohérente avec la théorie de la substitution , ou plutôt cette théorie est en désaccord avec la vocation du peuple d’Israël , la réponse d’un saint Augustin, « Testes iniquitatis suae et veritatis nostrae » (Ils sont les témoins de leur iniquité et de notre vérité ») n’est plus suffisante.
C’est la problématique par laquelle s’ouvrait le texte de l’épiscopat français de 1973, (Orientations pastorales du Comité épiscopal pour les relations avec le Judaïsme, publiées par la Conférence épiscopale française [1], 16 avril 1973.) :
« La permanence de ce peuple à travers le temps, sa survie aux civilisations, sa présence comme un partenaire rigoureux et exigeant en face du Christianisme sont un fait de première importance que nous ne pouvons traiter ni par l’ignorance ni par le mépris. L’Église, qui se réclame du nom de Jésus-Christ et qui, par lui, se trouve liée depuis son origine et pour toujours au peuple juif, perçoit dans l’existence séculaire et ininterrompue de ce peuple un signe qu’elle voudrait comprendre en toute vérité. »
L’enracinement dans l’histoire du salut passe par les textes, c’est par eux que nous connaissons cette histoire de l’Alliance.