L’histoire du Salut
Nous sommes redevables aux Juifs, au judaïsme d’être Chrétiens.
Être chrétien, c’est être disciple du Christ, comme nous pouvons le lire dans le livre des Actes : « Christos » étant la traduction de « Massiah », Messie, oint.
Messie de qui ? Le Messie attendu par le peuple juif. Cette attente d’où vient-elle ? De l’histoire du Salut.
Autrement, en effet, comme le rappelait Jean-Paul II : « Le Christ aurait été comme un météore tombé accidentellement sur terre et privé de tout lien avec l’histoire des Hommes. »[1]
Jésus est juif. Nous le savons par les textes : Nativité : « Fils de David », à sa mort : « Jésus le Nazaréen, Roi des Juifs » fit inscrire Pilate sur la Croix. Nous avons toute la généalogie, de Matthieu ou de Luc, qui nous montre cet enracinement.
Toute la première communauté chrétienne est juive. Les textes du Nouveau Testament sont pétris de la culture juive de cette période et de l’Ancien Testament.
L’apparition de Jésus dans l’histoire se fait dans une histoire très particulière, celle d’une alliance entre Dieu et les hommes à travers un peuple particulier. Constitution du peuple qui a débuté avec l’appel d’ Abram, continué avec les Patriarches, la descente en Égypte, et l’événement fondateur du peuple : la sortie d’Égypte et sa constitution comme peuple au Sinaï avec le don de la Torah et de ses institutions, enfin l’entrée en Terre Promise.
Face aux infidélités du peuple, les prophètes ne cessent de se lever pour rappeler à la pratique de l’Alliance. Ce sera l’exil, l’espérance et l’ouverture sur l’attente d’une restauration, puis sur l’attente messianique.
Jésus est le fruit d’une histoire, d’une espérance, d’une attente.
Il nous faut donc connaître le judaïsme pour comprendre ce lien vital et ne pas vider la confession de Jésus comme Christ de sa réalité. Cet enracinement a toujours été fondamental pour l’Église.
[1] JPII « L’enracinement de Jésus dans le judaïsme » discours à la CBP D.C. 2159, 1997, p 407