Commentaire du Psaume 145 (146) du dimanche 11 décembre 2022

Psaume du 3ème dimanche de l’Avent A

Psaume (Ps 145 (146), 7, 8, 9ab.10a)
Le Seigneur fait justice aux opprimés, aux affamés, il donne le pain, le Seigneur délie les enchaînés. Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes. Le Seigneur protège l’étranger, il soutient la veuve et l’orphelin. D’âge en âge, le Seigneur régnera.

Commentaire :
    1 Alléluia ! Chante, ô mon âme, la louange du Seigneur ! 02 Je veux louer le
Seigneur tant que je vis, chanter mes hymnes pour mon Dieu tant que je dure.
Encadré par l’ Alléluia , premier et dernier mot de ce psaume, ce chant de louange ouvre la fin du psautier, où chacun des cinq derniers psaumes, (146 à150), carillonne à toutes volées les merveilles de l’amour du Seigneur et sa victoire, et, par la sienne, la nôtre. On entendrait les cloches sonner !

N’attendez pas pour louer, rendre grâces au Seigneur pour ses merveilles ! Corps et âme, mettez tout en mouvement pour le chanter et lui rendre gloire tant que je vis, tant que je dure. C’est maintenant qu’il vous faut faire monter vos voix.


     03 Ne comptez pas sur les puissants, des fils d’homme qui ne peuvent sauver !

     04 Leur souffle s’en va : ils retournent à la terre ; et ce jour-là, périssent leurs projets.

L’homme ne peut se sauver lui-même, commente Chouraqui. Il est au pouvoir de Dieu seul de délivrer son âme, selon Ibn Ezra ; et Dieu seul ramènera Israël de ses dispersions, affirme Khimhi.

   05 Heureux qui s’appuie sur le Dieu de Jacob, qui met son espoir dans le Seigneur son Dieu,

   06 lui qui a fait le ciel et la terre et la mer et tout ce qu’ils renferment ! Il garde à jamais sa fidélité,

Le psalmiste souligne l’engagement de Dieu dans l’histoire : lui le Créateur de toute la création, le Dieu transcendant au-delà de tout, est aussi le Dieu tout proche de son peuple, de Jacob qui se confia en LUI seul quand son frère Ésaü voulut le tuer.


07 il fait justice aux opprimés ; aux affamés, il donne le pain ; le Seigneur délie les enchaînés.
08 Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes, 09 le Seigneur protège l’étranger. Il soutient la veuve et l’orphelin,
Comme une litanie, le chantre rappelle que Dieu se fait le défenseur de tous les sans-défense, des êtres les plus déshérités, des petits et des faibles ! La signature de l’Alliance, c’est toute la Loi !
Il égare les pas du méchant
Ces deniers mots du verset, que nous ne chanterons pas, peuvent irriter à première lecture ! Dieu serait-il pervers ? Il faut l’écouter avec en mémoire la belle parabole d’Osée, lorsque toujours amoureux de sa femme qui se prostitue, il va la rechercher en l’égarant :
C’est pourquoi je vais obstruer son chemin avec des ronces, le barrer d’une barrière : elle ne trouvera plus ses sentiers. Elle poursuivra ses amants sans les atteindre, elle les cherchera sans les trouver. Alors elle dira : « Je vais revenir à mon premier mari, car j’étais autrefois plus heureuse que maintenant. » Elle ne savait donc pas que c’est moi qui lui avais donné le froment, le vin nouveau et l’huile fraîche, moi qui lui avais prodigué de l’argent, et l’or utilisé pour Baal ! C’est pourquoi je reviendrai, je reprendrai mon froment en sa saison et mon vin nouveau en son temps ; j’arracherai ma laine et mon lin dont elle couvrait sa nudité. Alors je dévoilerai sa honte aux yeux de ses amants, et nul ne la délivrera de ma main. Je mettrai fin à toute sa gaieté, à ses fêtes, ses nouvelles lunes, ses sabbats, et à toutes ses solennités. Je dévasterai sa vigne et son figuier dont elle disait : « Ils sont à moi, c’est le salaire que m’ont donné mes amants. » Je les changerai en friche et les bêtes sauvages les dévoreront. Je sévirai
contre elle à cause des jours des Baals, quand elle brûlait pour eux de l’encens, se parait de ses anneaux et de son collier, et courait après ses amants. Et moi, elle m’oubliait ! oracle du Seigneur.

C’est pourquoi, mon épouse infidèle, je vais la séduire, je vais l’entraîner jusqu’au désert, et je lui parlerai cœur à cœur. Et là, je lui rendrai ses vignobles, et je ferai du Val d’Akor (c’est-à-dire « de la Déroute ») la porte de l’Espérance. Là, elle me répondra comme au temps de sa jeunesse, au jour où elle est sortie du pays d’Égypte. En ce jour-là oracle du Seigneur , voici ce qui arrivera : Tu m’appelleras : « Mon époux » et non plus : « Mon Baal » (c’est-à-dire « mon maître »). J’éloignerai de ses lèvres les noms des Baals, on ne prononcera plus leurs noms. En ce jour-là je conclurai à leur profit une alliance avec les bêtes sauvages, avec les oiseaux du ciel et les bestioles de la terre ; l’arc, l’épée et la guerre, je les briserai pour en délivrer le pays ; et ses habitants, je les ferai reposer en sécurité. Je ferai de toi mon épouse pour toujours, je ferai de toi mon épouse dans la justice et le droit, dans la fidélité et la tendresse ; je ferai de toi mon épouse dans la loyauté, et tu connaîtras le Seigneur.

                                                                                                                                                                                                                                               Osée 2, 8-22

10 D’âge en âge, le Seigneur régnera ton Dieu, ô Sion, pour toujours ! Alléluia
Mon Dieu, (v. 1), son Dieu, (v. 5), ton Dieu, (v.10), cette triple affirmation de l’appartenance, souligne la vérité du Règne de Dieu qui vient, avec son Messie, pour instaurer une justice parfaite entre tous les peuples et tous les hommes