Intronisation du rabbin Valency
Jean Kalman, délégué diocésain pour les relations avec le judaïsme de Bayonne, nous fait part de l’intronisation du rabbin Valency à la synagogue de Bayonne.
4 septembre 2020
Contraint de remettre d’une semaine sa venue sur la côte basque, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, était reçu à la synagogue de Bayonne par la présidente de la communauté israélite, Mme Déborah Loupien-Suarès, vendredi dernier 4 septembre. A 17 h débuta la cérémonie d’intronisation du rabbin Emmanuel Valency devant une synagogue bien remplie. Les fidèles côtoyaient les maires de Bayonne et Biarritz, des élus ainsi que Mgr Aillet, Michel Garat, le curé de SainteCroix, et Mme Leïla Hamrat, la nouvelle pasteure de l’Église protestante unie.
Ce fut l’occasion d’écouter le Hazan (chantre) de la synagogue de la Victoire qui impressionna son auditoire en entonnant certains des chants liturgiques qui accompagnent notamment l’ouverture de l’armoire sainte et la sortie d’un rouleau (Sefer) de la Torah. Le rabbin Valency avait choisi pour cette occasion un Sefer Torah remontant à l’expulsion des juifs d’Espagne et expliqua que son nom de famille le rattachait à la ville espagnole de Valence, certains Valency ayant ensuite trouvé refuge en dans le Sud de la France et jusqu’en Turquie.
Plus tôt dans l’après-midi le grand rabbin de France avait d’abord évoqué son dernier livre Réinventer les aurores – Plaidoyer pour la République, en montrant notamment comment les valeurs d’une République laïque résonnent avec celles de la Torah.
La liberté d’abord : c’est ainsi que, dans le récit biblique, les Fils d’Israël ne reçoivent pas la Torah lorsqu’ils sont esclaves en Égypte mais après s’être libérés de leurs oppresseurs. L’égalité, ensuite, qui s’enracine, selon le Talmud, dans le fait que tous les hommes sont descendants d’un seul couple. Enfin, on voit la quête de la fraternité dans toute la Torah avec la formule biblique de Joseph chercher mes frères (Genèse 37,16).
Haïm Korsia a aussi longuement développé le thème de la mémoire. PessaH, la pâque juive n’est pas tant la commémoration d’un fait historique distant de plusieurs millénaires que l’occasion pour le peuple juif de se remémorer, c’est-à-dire de revivre ce moment fondateur. A égale distance d’un passé idéalisé qu’il suffirait de faire revivre pour que tous nos problèmes actuels soient résolus et des possibles offerts par la science et la technique que l’on adopterait dans un enthousiasme irréfléchi, la sagesse juive s’impose un devoir de discernement.