Edmond FLEG (1874-1963)

Poète, romancier, essayiste, Edmond Fleg trouva dans la Bible l’inspiration qui fit de lui l’un des plus grands écrivains juifs du XXe siècle.

Son œuvre poétique principale, Écoute Israël, s’étend sur une quarantaine d’années (1913-1954) et fait dérouler ce gigantesque poème de plus de 700 pages, depuis la Création du monde jusqu’au retour du peuple juif sur sa terre, en passant par l’épopée du peuple hébreu à l’époque biblique, puis par l’apparition du Christianisme et de l’Islam souvent en dure confrontation avec le Peuple juif dans sa diaspora, à travers le Moyen Âge jusqu’à l’époque moderne et contemporaine, immense fresque qui nous est restituée et recomposée.

Il eut très tôt des relations privilégiées avec les chrétiens dont témoigne en premier lieu, Jésus raconté par le Juif errant (1ère édition, 1933). Bien avant d’autres, comme le reconnaissait le rabbin Josy Eisenberg, Edmond Fleg réussit à la fois, avec une incroyable audace pour l’époque, et grâce à une rare combinaison de ferveur populaire, d’exigence morale et d’érudition historique, à « parler du Juif Jésus aux Juifs, et de Jésus le Juif aux Chrétiens », posant déjà les bases du dialogue judéo-chrétien.

Il n’est donc pas étonnant qu’en 1948, il se retrouve avec Jules Isaac, cofondateur de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France (AJCF). Edmond Fleg apportera à l’AJCF toute la Tradition juive qu’il étudiait intensément, dès avant-guerre, et pendant la guerre, et qu’il délivra, comme éducateur et enseignant, spécialement auprès des membres des Éclaireurs Israélites, dont témoigne particulièrement son livre, Le Chant Nouveau (1946).

Il voulut également faire connaître toute la grandeur, la beauté du Judaïsme dans toute sa saveur, aux non-Juifs, et spécifiquement aux Chrétiens, et publia en ce sens sa célèbre Anthologie juive, dès 1923, qu’il  ne cessa d’enrichir jusqu’à la fin de sa vie.

Bien d’autres œuvres seraient à citer comme ces évocations de personnages bibliques relus avec les midrashim de la Tradition juive, Moïse raconté par les sages (1928, édition définitive, 1956), Salomon raconté par les peuples (1929, édition définitive,1959) qui composent une véritable trilogie avec Jésus raconté par le Juif errant.

Edmond Fleg fut donc un complément précieux à Jules Isaac, celui-ci, historien laïc, rigoureux et juste dans sa dénonciation de l’antijudaïsme chrétien, Edmond Fleg restituant, de son côté, la spiritualité juive dont le Nouveau Testament est lui-même une expression renouvelée.

 

 

 

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