Père Michel Remaud (1940-2021)

Grande figure du dialogue judéo-chrétien, Michel Remaud, né en 1940, était Père de Chavagnes, et éminent spécialiste de la tradition orale du Judaïsme, du midrash qu’il étudiait pour lui-même, mais aussi comme soubassement constant des écrits du Nouveau Testament, suivant en cela son maître, le Père Roger Le Déaut.

Il vécut à Jérusalem de 1979 à 2016, enseignant d’abord au Centre Ratisbonne, puis, lorsque cette institution fut fermée en 2001, en créant l’Institut Albert Decourtray qu’il dirigea jusqu’à sa fermeture en 2016.

Il reçut le Prix 2010 de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France (AJCF). Lors de sa réception, la Présidente de l’AJCF, le Pasteur Florence Taubmann, justifia ainsi la remise du Prix, attribué notamment « […] pour son riche et fidèle travail en faveur de l’amitié et de la compréhension entre Juifs et Chrétiens, grâce aux recherches qu’il a su faire partager avec autant d’honnêteté que de rigueur. […] Dans tout son enseignement, il a souligné, en particulier à l’adresse des Chrétiens, que le Nouveau Testament s’appuie essentiellement sur une tradition reçue, interprétée, celle de la tradition orale du peuple juif, tradition toujours vivante aujourd’hui chez nos frères juifs, et pas sur le seul Ancien Testament comme encore trop de Chrétiens le pensent ».

Son maître déjà nommé, le Père Roger Le Déaut, grand spécialiste et traducteur du Targoum, avait justement coutume de dire : « Les Chrétiens ont reçu des Juifs une Bible interprétée ».

Ainsi, Michel Remaud a montré aux Chrétiens la source de leur foi trouvée auprès du peuple de la Torah, de la Parole vivante qui, depuis le Sinaï, a vocation à retentir pour le monde, comme le soulignait son ami et complice de plusieurs décennies, le Père Jean Massonnet qui créa et dirigea, à l’Université catholique de Lyon, le Centre Chrétien pour l’Étude du Judaïsme.

Et dans son discours de remerciement au Prix 2010 de l’AJCF, Michel Remaud rappelait fortement que « l’Église ne peut se comprendre, dans sa mission et dans son existence même, indépendamment du peuple juif, puisqu’elle n’existe que par une Alliance qui a été conclue, d’abord et pour toujours, avec Israël ».

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