Pour Shabbat, le juif cesse tout travail, célébrant le 7^ème jour de la Création, où Dieu cessa son œuvre.
C’est la plus grande fête du judaïsme , signe de Libération et de l’Alliance.

Fondement et caractéristiques

Le shabbat (mot issu d’une racine hébraïque qui veut dire cesser) est l’institution la plus importante et la plus grande fête du judaïsme.

• Il a pour origine le récit biblique de la Création : « Ainsi furent achevés le ciel et la terre et tout leur déploiement. Le septième jour, Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite.(Gn 2,1-2).

En mettant fin à son acte de création le jour du shabbat, Dieu se limite volontairement, afin de confier à l’homme le soin de parachever son œuvre. L’être humain prend ainsi sa stature d’homme libre face à Dieu, responsable, engagé dans la dynamique de l’Histoire.

L’ordre d’observer le shabbat fait partie des Dix Commandements ou Paroles données par Dieu à Moïse au Sinaï : »Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier. » (Ex 20, 8)
C’est pourquoi, de nos jours encore, le juif observant cesse tout travail le shabbat pour se consacrer à l’étude de la Torah; passant du « faire » à « l’être », il se laisse ainsi sanctifier par Dieu qu’il reconnaît pleinement comme son Créateur.

• Dans le livre du Deutéronome, le shabbat est mis en relation, non plus avec l’acte créateur de Dieu, mais avec l’événement de la sortie d’Égypte : « Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage, mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l’immigré qui réside dans ta ville (…) Tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que le Seigneur ton Dieu t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu. C’est pourquoi le Seigneur ton Dieu t’a ordonné de célébrer le jour du sabbat. » (Dt 5, 14-15).

En libérant le peuple hébreu de son esclavage en Égypte, Dieu est intervenu de façon décisive dans l’histoire d’Israël. C’est de cette libération que l’on fait également mémoire durant le shabbat. Car le Dieu d’Israël est un Dieu qui veut le salut de l’homme et sa liberté.

La prescription du Deutéronome a des conséquences qui vont au-delà des fils d’Israël. Elle affirme le droit de tous les hommes, sans distinction, au travail et au repos hebdomadaire.  Il s’agit non seulement de permettre à chacun de refaire ses forces, mais aussi et peut-être surtout de prévenir l’exploitation de l’homme par l’homme. C’est dire   la dimension sociale et éthique et la portée universelle de cet ordre divin.

On sait que dès l’époque du second Temple, certains travaux étaient interdits le shabbat afin de bien distinguer ce jour des autres jours de la semaine, c’est-à-dire le sacré du profane. Il en est de même aujourd’hui.

• L’injonction faite à Israël d’observer et de garder le shabbat est d’autant plus importante qu’elle est le signe de son alliance perpétuelle avec Dieu et le gage de sa sanctification : « Le Seigneur dit à Moïse : « Les fils d’Israël observeront le sabbat en le célébrant de génération en génération : c’est une alliance éternelle. À jamais, il est un signe entre moi et les fils d’Israël, car le Seigneur a fait le ciel et la terre en six jours mais, le septième jour, il a chômé et repris souffle » (Ex 31, 16-17)

La tradition juive affirme d’ailleurs que « le shabbat a davantage conservé Israël qu’Israël n’a conservé le shabbat ».

• Le shabbat est une journée vers laquelle est orientée toute la semaine, une journée de joie et de délices dans l’attente du shabbat éternel : « Si tu t’abstiens de voyager le jour du sabbat, de traiter tes affaires pendant mon jour saint, si tu nommes « délices » le sabbat et déclares « glorieux » le jour saint du Seigneur, si tu le glorifies, en évitant démarches, affaires et pourparlers, alors tu trouveras tes délices dans le Seigneur ; je te ferai chevaucher sur les hauteurs du pays, je te donnerai pour vivre l’héritage de Jacob ton père. Oui, la bouche du Seigneur a parlé.  » (Is 58, 13-14).
• Enfin, le shabbat est le prélude de la rédemption universelle. Il engage donc l’individu autant que la communauté dans un projet messianique qui ne trouvera sa pleine réalisation qu’au terme de l’histoire humaine, lorsque tous les hommes se reconnaîtront fils d’un même Dieu et donc frères.
  « Alors le Seigneur deviendra roi sur toute la terre ; ce jour-là, le Seigneur sera unique, et unique, son nom. » (Za 14, 9).