Séminaire de formation à Yad Vashem
Pourquoi un séminaire de formation à Yad Vashem ?
Simplement parce que « Si comprendre est impossible, connaître est nécessaire » 1
Du 19 au 23 février dernier, le SNRJ, en partenariat avec le Comité français de Yad Vashem, a organisé, à Jérusalem, un séminaire de formation pour des délégués diocésains, et des membres de leurs équipes, à l’Ecole Internationale pour l’enseignement de la Shoah. Il s’agissait de la première venue d’une délégation de la CEF, ce que nos interlocuteurs ont souligné, à plusieurs reprises, avec joie et émotion.
Tout d’abord, rappelons-le, la transmission de la mémoire de la Shoah est un impératif moral ! C’est ce que n’a cessé de rappeler Jean-Paul II durant tout son pontificat. Pour cette raison, il encouragea la publication, en 1998, d’un important document intitulé « Nous nous souvenons : une réflexion sur la Shoah ». Dans ce texte, est souligné que le XX° siècle « a été le témoin d’une tragédie indicible et qui ne pourra jamais être oubliée : la tentative de la part du régime nazi d’exterminer le peuple juif, entrainant le massacre de millions de juifs. Femmes et hommes, personnes âgées et jeunes, enfants et nourrissons, furent persécutés et déportés uniquement en raison de leur origine juive. (…) C’était la Shoah. Il s’agit de l’un des événements les plus importants de l’histoire, un événement qui nous concerne tous aujourd’hui encore. (…) L’avenir commun des juifs et des chrétiens exige que nous nous rappelions, car « il n’y a pas d’avenir sans mémoire ».
Il y a quelques mois, à l’occasion de la commémoration des arrestations et des déportations massives de Juifs durant l’été 1942, la Conférence des évêques de France, en partenariat avec le Comité français pour Yad Vashem, a souhaité, par une exposition, rendre hommage aux français reconnus « Justes parmi les Nations », eux qui furent des « lumières dans la nuit de la Shoah ». La préparation de cette exposition a été, précisément, l’occasion d’une fructueuse collaboration entre le SNRJ et le Comité français de Yad Vashem, qui a favorisé une connaissance mutuelle des missions assignées à chaque institution et abouti à ce projet de séminaire.
Cette formation a été remarquablement préparée et animée par Arièle Nahmias, Responsable des programmes éducatifs francophones, du département des séminaires internationaux de l’École Internationale de la Shoah à Yad Vashem. Le programme, qui a été construit et finalisé dans une complète harmonie avec le SNRJ, a permis d’inclure une grande diversité d’enseignements, de visites et de témoignages.
Les cours, dispensés par des universitaires, des directeurs de département de l’École Internationale de la Shoah et un rabbin étaient d’une très grande qualité et ont permis d’aborder de nombreux sujets : les différents courants dans l’histoire juive depuis le 17° siècle jusqu’à la Shoah ; de l’antijudaïsme classique à l’antisémitisme moderne, de 1879 à 1920 : les vagues de l’antisémitisme en Europe ; la vie dans les Ghettos ; les efforts des aumôniers israélites dans le sauvetage des juifs en France ainsi que la collaboration avec le clergé catholique.
C’est peu d’écrire que ce fut une semaine marquante pour tous les participants. D’autres séminaire seront envisagés. L’enjeu est essentiel. Etre, là où nous sommes, des témoins des témoins et transmettre aux jeunes générations le souvenir de la Shoah en soulignant sa singularité terrifiante : « la décision froide, mise en œuvre de façon systématique, industrielle, rationnelle, de l’extermination d’un peuple entier, jusqu’au dernier »2. Cette démarche est essentielle car, comme le rappelait le 27 janvier dernier le pape François « Se souvenir est une expression de l’humanité, se souvenir est un signe de civilisation, se souvenir est une condition pour un avenir meilleur de paix et de fraternité ».
1 et 2 Elie Wiesel