Le grand Avent

Explication d’une coutume particulière, le Grand Avent, dans les communautés de langue hébraïque du Vicariat de Saint-Jacques en Israël.

 

Préambule :

Cette communauté, avant sa reconnaissance officielle en août 2003, avec l’ordination, comme évêque auxiliaire chargé de la communauté hébraïque d’Israël, du Père Abbé d’Abu Gosh, Jean-Baptiste Gourion,s’est d’abord constituée autour de quelques catholiques, peu de temps après la naissance de L’État d’Israël. Une étape importante fut, en février 1955, l’approbation des Statuts de « l’Œuvre Saint Jacques ».
Les fondateurs, ont voulu se placer dans la directe filiation des premières communautés judéo-chrétiennes, ce qui explique le choix de nommer ainsi cette communauté, puisque c’est sous l’intervention de l’Apôtre Saint Jacques, selon les Actes des Apôtres au chapitre 15, que juifs et non juifs se rassemblèrent à Jérusalem afin de constituer une communauté de croyants en Jésus.
Aujourd’hui, tous les paroissiens des kehillot parlent et célèbrent en hébreu, de même pour la catéchèse.

Une douzaine de prêtres accompagnent ces quatre communautés, numériquement modestes. Depuis leur création, plusieurs sœurs de Sion sont très actives dans les kehillot. Les prêtres du Vicariat de Saint-Jacques ont décidé que le caractère spécial du Grand Avent devait être préservé et que toutes nos communautés du Vicariat devaient l’observer, à partir de 2014.

Ces communautés établissent des ponts et tissent des liens très importants. En effet, à la suite de leurs fondateurs, elles promeuvent une meilleure connaissance du judaïsme dans le monde catholique. C’est tout le sens du Grand Avent.

Origine de cette coutume :

– Comme nous vivons en Israël, au milieu du peuple juif, il est approprié que le Nouvel An juif soit aussi le début de notre nouvelle année, d’autant plus qu’il n’y a pas de base théologique ou liturgique à la célébration du nouvel an le 1er janvier et que, en fait, la nouvelle année liturgique dans la tradition latine commence quatre semaines avant Noël.

– Il est également opportun que l’Église catholique en Israël accorde une plus grande importance aux personnalités bibliques qui marquent des moments importants dans l’histoire du salut, de la création à la naissance du Messie, et que ces personnalités soient célébrées dans la liturgie. La période de l’année qui s’étend de « Simhat Torah » (la célébration de la joie de la Torah, une fête à la fin de la fête des Tabernacles) jusqu’à Noël est le moment le plus approprié pour cela car à cette époque le peuple juif commence la lecture cyclique de la Torah (Pentateuque). Il est significatif que lorsque le peuple juif commence son année liturgique par la lecture de la partie hebdomadaire de la Torah de « Berechit », en continuant avec « Noé » et « Lekh lekha », nous aussi, en tant que communautés catholiques d’Israël, mentionnons en même temps Adam et Eve, Noé, Abraham et les autres figures exemplaires de l’Ancien Testament qui ont préparé la venue du Messie lorsque les temps étaient accomplis.

La période allant du Nouvel An juif au Grand Avent

– Comme le nouvel an juif marque la création d’Adam et Eve, cette fête peut être pour nous aussi l’occasion de célébrer Dieu en tant que « Créateur du monde », ce qui n’existe pas actuellement en tant que fête particulière dans le cycle des fêtes de l’Église catholique romaine. Le premier jour de Rosh HaShana, une liturgie spéciale en l’honneur du Créateur du monde peut être célébrée.

– La fête juive des Tabernacles, selon ses racines bibliques, est une fête au cours de laquelle le commandement de la joie est souligné. Elle a également une dimension eschatologique en tant que fête qui proclame le Seigneur comme « Roi de la Terre ». Dans nos communautés, nous pouvons marquer cela l’un des sept jours de la fête par une célébration du Royaume du Seigneur dans une atmosphère de joie qui correspond au commandement biblique.

L’organisation du Grand Avent

Il convient de souligner que le but de ce rite est de marquer le lien avec le peuple juif qui commence le cycle de lecture de la Torah après la fête des Tabernacles de manière tangible ainsi que de faire l’expérience de notre vie liturgique en communion avec l’Église universelle. Ainsi, on peut affirmer que notre année liturgique commence le premier dimanche après le samedi où la partie de la Béréchit est lue (le samedi après la fête de Simhat Torah).

Deux dates constituent les points autour desquels s’organise le Grand Avent : le premier dimanche après le Shabbat Béréchit et le cinquième dimanche avant Noël :

1- Du premier dimanche après le samedi de Béréchit jusqu’au cinquième dimanche avant Noël (qui sera appelé le « Roi Messie, Fils de David »), l’ordre des figures mentionnées pendant le Grand Avent est le suivant :
Création, Adam et Eve ; 2. Noé ; 3. Abraham ; 4. les Patriarches ; 5. les Matriarches 6. Joseph ; 7. Moïse ; 8. David. La durée de cette période n’est pas fixée et ce n’est que certaines années que tous les personnages seront commémorés. Les figures qui seront toujours commémorées le sont : Adam et Eve, Noé, Abraham, Moïse et David

candles-3813021_640  Les prières de la messe du dimanche seront celles qui se rapportent aux personnages bibliques, en soulignant comment chaque personnage a ouvert la voie à la venue du Messie. Le 5ème dimanche avant Noël, le Roi David sera commémoré, sa figure étant perçue comme une prophétie vivante de la venue du Roi Messie, Fils de David, qui doit naître à Bethléem. Pour les lectures dominicales, les lectures de l’Église universelle seront lues et chaque dimanche une courte lecture supplémentaire sera ajoutée avant la première lecture liée à la figure commémorée.

2- Les quatre derniers dimanches du Grand Avent, la figurine suivante sera mentionnée : 1. Les prophètes, 2. Jean-Baptiste, 3. la joie de l’Avent et 4. Marie, mère de Jésus. Lors de ces dimanches, les lectures régulières seront entendues (sans la lecture supplémentaire), et l’Avent eschatologique sera souligné, c’est-à-dire l’attente de la venue du Christ dans notre vie quotidienne et de sa glorieuse venue à la fin des temps. Les prières seront celles utilisées dans l’Église universelle. Pour les préfaces, il y aura la possibilité d’utiliser des préfaces spéciales qui détaillent davantage l’histoire du salut et les étapes de préparation à la venue du Messie au sein du peuple d’Israël. Toutefois, les préfaces régulières pour l’Avent peuvent également être utilisées.

Pendant la dernière octave avant Noël (du 17 au 24 décembre), l’accent sera mis sur la naissance de Jésus-Christ à Bethléem.

Source :

sigle

Vicariat Saint-Jacques pour les catholiques de langue hébraïque en Israël :
https://catholic.co.il/?lang=fr