Quel lien faire entre la Pâque juive et la fête de Pâques chrétienne ?
Pâque juive et Pâque chrétienne
C’est en pleine célébration de Pessah à Jérusalem que Jésus a vécu sa Passion.
Tous les évangiles sans exception le notent.
Il est toutefois difficile de s’appuyer sur les témoignages évangéliques pour établir la chronologie exacte des événements, d’autant plus que les précisions apportées par les évangiles synoptiques ne cadrent pas avec celles que donne l’évangile de Jean.
D’autre part, les sources juives (notamment la Mishna) aussi bien que l’historien Flavius Josèphe révèlent que, dans l’empire romain, aucun juif ne pouvait être traduit devant un tribunal une veille de shabbat ou une veille de fête, ce qui semble contredire les récits du Nouveau Testament.
Il faut donc reconnaître qu’on ne sait pas exactement quand le procès de Jésus eut lieu, qu’il s’agisse de sa comparution devant le Grand Prêtre ou de sa confrontation à Pilate. De même, le jour de sa crucifixion et de sa mort reste incertain.
À l’heure actuelle pourtant, personne ne conteste l’historicité des faits : Jésus, présent à Jérusalem pour la Pâque, a été condamné à mort à l’instigation des autorités juives et crucifié comme le voulait la loi romaine alors en vigueur.
La fête de Pessah tombant le 14 Nissan, jour de la pleine lune de printemps, on ne saurait s’étonner que les évangélistes (qui, rappelons-le, écrivaient plusieurs décennies après la mort et la résurrection du Christ) aient tenu à situer l’arrestation de Jésus à cette date, au moment où l’on apportait au Temple les animaux destinés à être sacrifiés, et à faire coïncider son dernier repas avec le repas pascal.
La cène de Jésus ne se situe pas seulement dans le cadre de la Pâque juive, elle est en relation vivante avec elle.(Lire l’A.T. 1997)
Tel est le sens que Jésus lui-même donne à sa dernière Pâque comme il l’expliquera plus tard aux pèlerins d’Emmaüs : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et entrât dans sa gloire ? » (Lc 24, 26)
Aujourd’hui, l’Église reconnaît en Jésus, pour reprendre l’expression du Baptiste (Jn 1, 29), le véritable « agneau de Dieu » qui a fait librement l’offrande de sa vie.
Elle croit que c’est ce même Jésus que Dieu a ressuscité d’entre les morts. Comme Dieu a libéré son peuple de l’esclavage en le faisant sortir d’Égypte, c’est par la Passion et la Résurrection de Jésus-Christ qu’Il libère définitivement l’humanité du mal et de la mort. Ainsi apparaît clairement l’enracinement de la Pâque chrétienne dans la Pâque juive.
En occident, dans le rite romain, on lit d’ailleurs le récit de l’Exode au cours de la nuit pascale. Si l’Église primitive a légèrement déplacé la date de Pâques en la fixant au premier dimanche suivant la pleine lune de printemps, c’est pour honorer le dimanche, jour de la Résurrection du Christ.
« Faites cela en mémoire de moi » (Lc 20, 19)
En observant ce commandement, l’Eglise, à chaque eucharistie, fait revivre aux chrétiens la libération apportée par le Christ Jésus dans sa Pâque.
Une méditation de notre ami Bruno Charmet sur la Vigile Pascale et le dessein de Dieu pour sa créature clôt ce dossier.