Commentaire du psaume 117 (118) du dimanche 24 avril 2022
Psaume 117 (118), 2-4, 22-24, 25-27a
Oui, que le dise Israël : Éternel est son amour ! Oui, que le dise la maison d’Aaron : Éternel est son amour !
Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur : Éternel est son amour ! La pierre qu’ont rejetée les
bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. Voici
le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie ! Donne, Seigneur, donne le salut !
Donne, Seigneur, donne la victoire ! Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! De la maison du
Seigneur, nous vous bénissons ! Dieu, le Seigneur, nous illumine.
Le premier verset de ce psaume 117 (hébreu) donne le ton :
01 – Alléluia, Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour !
C’est l’un des six psaumes de louange (113 à 118 en hébreu) qui constituent le Hallel, car ils commencent tous par Alléluia. Ils sont entonnés à haute voix par toute la communauté en prière. Mais, lors du repas liturgique de Pessah, de la Pâque juive, on interrompt ce chant, car la libération a coûté des milliers de vie humaine ! Le Midrash rapporte ce qui suit :
Lorsque, après le miracle opéré lors du passage de la mer Rouge, les anges voulurent mêler leurs voix à celles des enfants d’Israël dans le chant de victoire, (repris par Myriam Exode 5, 20-21), Dieu les en empêcha en ces termes : Les flots viennent d’engloutir mes créatures, (les Egyptiens), et vous voulez entonner un cantique ! Taisez-vous ! C’est pour cette raison que les derniers jours de Pessah on ne récite que la moitié des actions de grâces du Hallel. (voir Haggadah de Pessah) En effet tout le psaume est une action de grâce pour la bonté du Seigneur, son amour qui est de toujours à toujours.
02 Oui, que le dise Israël : Éternel est son amour !
03 Que le dise la maison d’Aaron : Éternel est son amour !
04 Qu’ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur : Éternel est son amour !
Ce dimanche la liturgie ne reprend que ces versets de louange, sans rappeler les versets relatant les
multiples circonstances où Dieu a sauvé son peuple. Tous, petits et grands, sont invités à crier ensemble l’amour du Seigneur. Puis, sautant à pieds joints sur les versets 5 à 21, il va nous être rappelé la raison de notre joie en ce temps de Pâques, en nous renvoyant à la pierre d’angle :
22 La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle :
23 c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux.
La première référence à laquelle l’on pense est cette reprise de ce verset dans la parabole des vignerons homicides ! C’est bien Lui, Jésus, que ses adversaires « ont jeté hors de la vigne et tué », lui qui va devenir la pierre sur laquelle ses adversaires vont trébucher. Mais il faut aller plus loin. Le prophète Isaïe l’a annoncé :
Is 28, 6 Voilà pourquoi, ainsi parle le Seigneur Dieu : Moi, dans Sion, je pose une pierre, une pierre à toute épreuve, choisie pour être une pierre d’angle, une véritable pierre de fondement. Celui qui croit ne s’inquiétera pas.
L’apôtre Paul s’appuie sur cette prophétie pour dire que cette pierre, qui est « angulaire », permet de réunir ces païens, qui étaient sans Dieu, et les juifs, qui sont « de la famille de Dieu ».
Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens de passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi, les éléments d’une même construction pour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit Saint. Ephésiens 2, 19-22
Ce verset prend toute sa force quand on le chante avec les néophytes, baptisés dans la nuit pascale.
Cette pierre est à la fois celle du scandale, au sens du mot grec qui signifie « faire chuter », et celle du
fondement, sur laquelle tout l’édifice repose, et qui permet que de deux peuples, Il n’en fasse plus qu’un.
C’est lui, le Christ, qui est notre paix : des deux, le Juif et le païen, il a fait une seule réalité ; par sa chair crucifiée, il a détruit ce qui les séparait, le mur de la haine. Ephésiens 2,14
Le contexte pascal nous fait acclamer la joie de Pâques, la victoire de Dieu sur la mort. Il a relevé son Fils Jésus, l’a ressuscité, et, avec Lui, nous ne serons pas livrés à la mort.
24 Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
25 Donne, Seigneur, donne le salut ! Donne, Seigneur, donne la victoire !
26 Béni soit au nom du Seigneur celui qui vient ! De la maison du Seigneur, nous vous bénissons
27 Dieu, le Seigneur,
commentaire Yvonne Schneider-Maunoury