Commentaire du Psaume 103 (104)
Et voilà que le psaume nous ouvre le cœur pour accueillir celui qui doit venir.
Le psaume tout entier est un cri d’émerveillement devant la création, cri qui monte vers l’auteur de cette merveille :
Bénis le Seigneur, ô mon âme ; Seigneur mon Dieu, tu es si grand ! Ps 103, 1
La créature découvre que l’acte créateur de Dieu, loin d’être épuisé, se renouvelle chaque jour pour le bonheur de l’univers. Et c’est l’admiration devant son auteur, un vivant au cœur de l’univers.
Le poète fait chanter les images : Revêtu de magnificence, tu as pour manteau la lumière ! Comme une tenture, tu déploies les cieux, tu élèves dans leurs eaux tes demeures Des nuées, tu te fais un char, tu t’avances sur les ailes du vent ; Tu prends les vents pour messagers, pour serviteurs, les flammes des éclairs.
L’homme ne peut s’arrêter de contempler l’œuvre de Lumière de son Dieu. Le psalmiste décrit le monde comme une matière vivante, harmonieuse, colorée, vibrante, tendue vers son Créateur qui, lui, est enveloppé de splendeur et de lumière. Il chevauche les nuages, voguant sur les ailes du vent. Suit une vingtaine de versets (5 à 23), où reprenant l’hymne de la création de Genèse 1, le poète se plait à se réjouir devant toutes les œuvres dont le maître est le Seigneur, le Très Haut, le très Sage.
Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur ! Tout cela, ta sagesse l’a fait ; la terre s’emplit de tes biens. Voici l’immensité de la mer, son grouillement innombrable d’animaux grands et petits,
C’est encore aujourd’hui qu’il EST, le même, n’arrêtant pas son geste créateur. Il est la Vie, la vie qui grouille, se répand et se renouvelle.
Tous, ils comptent sur toi pour recevoir leur nourriture au temps voulu. Tu donnes : eux, ils ramassent ; tu ouvres la main : ils sont comblés. Tu caches ton visage : ils s’épouvantent ; tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière. Tu envoies ton souffle : ils sont créés ; tu renouvelles la face de la terre.
Oui, la vie du monde, des animaux, de l’homme est dans sa main. Voilà bien la disposition du cœur pour accueillir le Sauveur : il est ton Créateur, Lui qui ne cesse de te façonner, de te donner la vie. Alors confiance, n’aie pas peur ! Oui, ouvrir un chemin d’émerveillement devant les œuvres de Dieu, devant sa présence dans nos vies, dans nos communautés, au milieu des peuples et des nations, c’est se préparer à le reconnaître, l’entendre et le recevoir au milieu de nous, pour notre bonheur.
Le psalmiste conclut par ce chant des anges à Noël : Gloire au Seigneur à tout jamais ! Que Dieu se réjouisse en ses œuvres ! Il regarde la terre : elle tremble ; il touche les montagnes : elles brûlent. Je veux chanter au Seigneur tant que je vis ; je veux jouer pour mon Dieu tant que je dure. Que mon poème lui soit agréable ; moi, je me réjouis dans le Seigneur. Que les pécheurs disparaissent de la terre ! Que les impies n’existent plus ! Versets 31 à35
Et en inclusion, il revient à son premier cri pour clore son chant : Bénis le Seigneur, ô mon âme !
Commentaire Yvonne Schneider-Maunoury