La diaspora
La relation d’Israël avec Dieu est profondément et durablement marquée par l‘événement de l’Exode, relaté dans le deuxième livre du Pentateuque.
Après être entré dans l’Alliance avec Dieu, au Sinaï, le peuple d’Israël est constamment exhorté à observer les commandements, puisque leur transgression peut entraîner de lourdes peines, dont la plus sévère est l’expulsion de la terre promise : « Si vous ne m’écoutez pas (…) je vous disperserai parmi les nations (…) votre pays deviendra une terre désolée » (Lv. 26, 33). Conçue comme la première sanction, la servitude en Égypte est l’archétype de tous les exils que connaîtra Israël.
C ‘est la destruction du royaume de Juda, en 587 avant Jésus Christ, qui entraîne un premier exil en Babylonie : la majorité des Judéens y est déportée.
Désormais, le judaïsme aura deux pôles : d’une part la terre d’Israël (Eretz Israel), d’autre part, ce qu’il est convenu d’appeler la « diaspora », mot grec désignant la dispersion des Juifs dans le monde, ou l’ensemble des communautés installées hors de la terre d’Israël. Après la destruction du second Temple, en 70 après Jésus Christ, et l’écrasement de la grande révolte juive, en 135, le monde juif n’est plus qu’une vaste diaspora qui va durer près de dix-neuf siècles. La plupart des institutions juives se sont structurées en diaspora : synagogues, académies talmudiques, etc.
Toutefois, l’exil et la dispersion ne sont pas des phénomènes irréversibles, puisque Dieu promet également que, si Israël revient vers lui, « le Seigneur ton Dieu te rassemblera de nouveau et (…) te fera rentrer dans le pays qu’ont possédé tes pères » (Dt 30, 3-5). C’est pourquoi les rabbins ont toujours entretenu la foi dans le retour à Sion, propre au messianisme juif, symbolisé par la fameuse formule de la prière : « l’an prochain à Jérusalem ».
Au XIXe siècle, la flambée des nationalismes réactive l’espérance sioniste qui prend une coloration politique, et provoque plusieurs vagues d’émigration juive en Israël. La Shoa, perpétrée lors de la seconde guerre mondiale, sera un facteur déterminant de la création de l’État d’Israël qui ouvre une nouvelle page de l’histoire juive.