La famille
Lieu par excellence de la transmission de la tradition,
de l’enseignement, de l’éducation à la fraternité et à la paix.
Le Judaïsme parle avec le même respect de la liturgie synagogale et de la liturgie familiale (domestique). Pourquoi ?
Un foyer juif est en effet un centre de vie religieuse dont la femme est la gardienne. C’est au sein du foyer que
– L’enseignement de la Torah s’effectue (de même qu’à la synagogue), même si aucune mitsva (commandement) n’exprime explicitement ce devoir d’enseigner ; mais le texte biblique est suffisamment insistant à ce sujet pour que ce soit un point central de l’éducation juive : voir Dt6, 1-10 et ss. Le Judaïsme est caractérisé par un apprentissage permanent qui commence dans l’enfance et se poursuit à l’âge adulte
– La tradition se transmet de génération en génération ; ainsi la table familiale réunit-elle, pour chaque shabbat et à l’occasion des grandes fêtes, la famille et des invités en respectant les lois de la cashrout. Elle permet ainsi aux parents de transmettre l’histoire du peuple d’Israël, gestes, rituels, paroles, prières, attitudes -devant Dieu et devant la vie-. Nombreux, dans les Ecritures, sont les récits de repas.
Le pilier sur lequel repose l’édifice familial est la femme dont Max Gugenheim dit qu’ « elle a été la forteresse qui a maintenu le peuple juif à travers les siècles ».
Les femmes sont peu présentes dans la Bible mais leurs interventions sont toujours décisives et leurs désirs (particulièrement ceux des matriarches) respectés et soutenus par Dieu.
– La maison est enfin le lieu où chacun apprend la fraternité et apprend à faire grandir la paix, le Shalom. En Lc10,5 nous lisons : « en quelque maison que vous entriez dites d’abord : « paix à cette maison » et s’il y a là un fils de paix, votre paix reposera sur lui. »
Pour certains juifs, « chaque maison est destinée à être un [..] sanctuaire réduit, un Temple miniature. Chaque pièce correspondant à une zone différente du Temple de la fonction qui lui était assignée ; par exemple, la salle à manger est comparable à la cour où se tenait l’autel extérieur…ainsi l’acte apparemment trivial de manger est en fait de nature spirituelle et divine » Yehouda Guenassia. C’est ce qui est rappelé dans la bénédiction prononcée au début et à la fin du repas.