L’énigme d’un commentaire de Manitou sur Pessah en 1948

Le rabbin Alain Michel étudie un commentaire inattendu de Manitou sur la fête de Pessah :

En avril 1948, le Rav Léon-Yéhuda Askenazi, plus connu sous son nom de totem scout « Manitou », publie un article consacré à la fête de Pessah (la pâque juive) dans le journal « Lumière », destiné aux chefs et cheftaines des Eclaireurs israélites de France (EIF). A cette époque, Manitou enseigne à l’école de cadres Gilbert Bloch, créée en 1946 par les EIF à Orsay, à côté de Paris. Il est également aumônier de ce mouvement de jeunesse, et il n’y a donc rien d’étrange à le voir consacrer un article pour expliquer aux cadres des EIF la signification de la fête de Pâque et son observation traditionnelle. Effectivement, a priori, l’article reste classique et correspond au fait que le niveau de connaissance juive parmi les cadres du mouvement est à cette époque très disparate.

Dans l’introduction, après avoir rappelé que l’unité rituelle de cette fête provient de la concomitance historique d’un certain nombre d’évènements, Manitou annonce les deux noms liturgiques de la fête qui existent dans la tradition juive, « Pessah » (Pâque) et « Hag Hamatsot » (Fête des Azymes). Ces deux noms apparaissant dans la « Première Pâque », celle vécue encore en Egypte, telle que décrite dans le chapitre XII de l’Exode, et la première partie du texte de Manitou se consacre donc à l’origine de ce double nom. Encore une fois, rien de révolutionnaire dans cette présentation, et on rappellera par exemple que le traité du Talmud consacré à cette fête s’appelle en hébreu « Pessahim », les Pâques au pluriel.

Dans l’explication consacrée au premier nom, là encore nous nous trouvons en terrain connu, et l’étude de « Lumière » rappelle que le sacrifice de Pâque, « du passage » textuellement en hébreu, marque une rupture : celle entre une conception de la nécessité du monde de la nature, représenté par le culte égyptien dont les divinités marquent l’exigence du cycle d’une nature imposée par l’éternité du monde, et d’autre part la révolte contre cette conception d’une nécessité fatale, révolte représentée par le sacrifice de la divinité du Bélier qui entame le cycle zodiacal au printemps. En prenant un agneau, en l’égorgeant et en le rôtissant au feu, les Hébreux, sur l’ordre divin, proclament la liberté de l’être humain face à la fatalité d’un soi-disant monde éternel.

C’est lorsqu’il aborde l’autre nom de la fête de Pâque, son autre aspect, la fête des matsot (la fête du pain sans levain) que Manitou propose une interprétation fort différente de la tradition juive classique. Nous nous proposons de reproduire le texte de ce renouvellement de sens, de le commenter et d’en montrer les conséquences sur la compréhension des sept jours de la semaine de la Pâque juive.

Nous terminerons sur trois questions : quelle est la source de Manitou, quels en sont les implications liturgiques si on en pousse la logique jusqu’au bout, et pourquoi n’est-il apparemment jamais revenu sur cette explication dans ses enseignements postérieurs, oraux comme écrits, des 48 années qui ont suivi ?

 

@Akadem

Le texte de Manitou

(…) B) Fêtes des Azymes
Le pain sans levain (azyme, du grec a-zumé). En hébreu « Matsa », qui sort (de rien), qui ne vient pas d’autre chose, affirme cette même idée de façon encore plus catégorique. Dieu est Créateur, maître du monde. Le monde n’est pas éternel, il ne vient pas d’une manière coexistante à Dieu, de laquelle il se renouvellerait perpétuellement comme le pain du levain. Il a eu un commencement, comme le premier pain qui fut sans levain, comme le premier homme qui mangea ce pain et fut le levain du monde.
Quel est ce Dieu qui a vaincu les dieux de la Nécessité ? C’est le Dieu qui a créé le Monde et qui est Maître de sa création. Il a créé les astres, les astres ne sont pas dieu ; il a créé les végétaux (première forme de vie organisée) ; il a créé les animaux, les animaux ne sont pas dieu ; il a créé l’homme, l’homme n’est pas dieu (Pharaon) ; et les lois qui règlent astres, végétaux, animaux, hommes ne sont pas dieu non plus.
Et vous, Hébreux, qui savez cela depuis vos patriarches, qui allez sortir d’Égypte comme le monde du néant, pour porter le témoignage de la souveraineté du Dieu Unique, « vous mangerez la chair de de ce sacrifice avec des pains azymes et des herbes amères ([exode] XII, 8).
C’est l’acte « d’approche[1] », dans une même victoire sur la matière de ces trois ordres de la nourriture humaine, qui signifiera pour nous, modernes, la maîtrise de Dieu sur l’économie, masque actuel de la Nécessité païenne.
Ce sacrifice pascal ne sera offert que la première nuit de la Pâque, la nuit du Passage ; mais comme fête des Azymes, la Pâque dure sept jours (XII, 16). « Sept jours vous mangerez des Azymes ». Car en sept jours, Il a créé le monde, et c’est là surtout que devient apparente la signification de l’azyme, qui dépasse dans le rite mosaïque le fait de la pâte non levée que les Hébreux emportèrent d’Égypte dans leur hâte (XII, 34).
En effet (Exode XXIII, 18) : « Tu n’offriras pas avec du pain levé le sang de mon sacrifice. »
La Création du Monde, la Sortie d’Égypte resteront dans la pensée religieuse juive comme deux faits parallèles.
Souvenir de la Sortie d’Égypte, souvenir de la création du monde, à l’un et à l’autre évènements, nous étions présents, quoiqu’en disent les philosophes. Le Dieu qui est intervenu dans l’Histoire des hommes pour différencier les siens des autres, est Celui-là même qui a créé le monde et différencié la Lumière des Ténèbres. En sanctifiant le Chabat, en sanctifiant chaque fête, nous récréons par ce rite, le souvenir de ces événements qui, oubliés par la mémoire des hommes, ne l’est pas dans la nôtre.
Pendant ces sept jours de la fête des azymes, le premier sera « repos », car il est le jour du Passage ; le dernier sera repos, comme tous les septièmes jours de toutes les semaines.

Lumière, E.I.F., Périodique pour les Chefs, 2e Année – N¨13 – Avril 1948, p. 26

 

Remarques d’Alain Michel sur l’analyse de Manitou

Comme toujours, ce texte de Manitou est d’une grande richesse, contenant à la fois des idées principales liées au sujet étudié, mais également des parenthèses qui renvoient à des idées importantes appartenant aux conceptions générales du Judaïsme chez l’auteur, mais qui sont ici secondaires.
Dans nos remarques, nous ne nous intéresserons qu’à l’axe principal du texte, que nous pourrions intituler : la fête de Pâque, fête de la création.

Manitou avait terminé sa description du « Pessah », du sacrifice pascal, en expliquant qu’il témoignait du passage d’un état à un autre état : d’un état d’esclavage vis-à-vis de la nécessité de la nature à laquelle chacun se sent soumis irréversiblement (témoignée aux temps des hébreux par le culte rendu aux dieux de l’Egypte), à un état de révolte contre la soi-disant fatalité de la nature, illustrée par la réduction du « dieu » égyptien à un simple objet de consommation, affirmant que ce monde de la nature est un monde créé et non éternel.
Embrayant sur l’autre aspect de Pessah, hag hamatsot, on pourrait s’attendre à la présentation classique dans la tradition de ce deuxième aspect, le souvenir de la hâte avec laquelle les Hébreux ont dû sortir d’Égypte, emportant dans leur précipitation la pâte non levée.
C’est là l’explication habituelle des commentaires, et pourtant ce n’est pas l’analyse qui nous est proposée ici.

Plus que cela, Manitou explique que ce souvenir du « hipazon », de la sortie empressée d’Égypte, n’est que second par rapport à ce qu’il considère comme la vraie explication des 7 jours de consommation de la matsa, qui est pour lui un parallèle des 7 jours de la création. Cette affirmation est d’autant plus étrange, que c’est cette explication « seconde » que tout juif lit dans le texte de la soirée pascale, l’Haggadah, suite à l’injonction de Raban Gamliel : « celui qui n’a pas dit ces trois paroles à la fête de Pâques n’a pas rempli son obligation, et les voici : Pessah, Matsa, Maror. »
Pour Manitou, apparemment, le vrai « rite mosaïque » est autre que l’explication que les Juifs répètent tous depuis des siècles à propos de la Matsa.

Quel est donc la vraie signification de « la fête de l’azyme » qui nous est proposée par Manitou ?
Elle est tout simplement le prolongement et l’amplification de la signification du sacrifice pascal qui vient de nous être présentée : affirmer la création du monde par Dieu, et donc la liberté de l’humanité (représentée ici par le peuple hébreu) se rendant indépendante de la fatalité du monde matériel. D’où le rôle de la matsa : l’absence de levain (mahmetset en hébreu, ce qui est le hametz par essence, interdit à Pessah), nous remet dans la situation d’Adam et Eve au moment où l’histoire du monde commence. L’histoire d’un monde créé où il n’y a que du pain fait de farine et eau, dans lequel l’ingéniosité de l’homme n’est pas encore intervenue pour produire le levain à partir de ce premier pain, et améliorer ainsi la création, comme ordonné dans les paroles adressées au premier couple de l’humanité à la fin du premier chapitre de la Bible.

Ainsi, ce que nous propose Manitou, c’est de vivre la fête de Pessah comme fête de la création du monde, c’est-à-dire de comprendre et de ressentir que les Hébreux, en sortant dÉgypte, n’ont pas accompli seulement un acte de libération nationale, mais qu’ils sont les premiers à refermer de manière collective l’erreur d’aiguillage qui s’est produite dans l’histoire humaine avant puis après le déluge : l’abandon de cette liberté que possède l’être humain d’être partenaire de la création et de son développement, abandon qui a amené l’humanité à tomber dans l’inertie du paganisme et dans son regard fataliste sur notre monde.

Abraham est, d’après le récit biblique, celui qui rompt pour la première fois avec l’idolâtrie, mais cette rupture se fait sur le plan individuel, dans ce qui est la préhistoire du récit biblique. C’est la collectivité qui sort d’Égypte sous la conduite de Moïse qui apporte, par son entrée dans l’histoire par le biais d’une remise en cause de la pensée païenne, un espoir pour toute l’humanité, celui que la Shabath de la création devienne le Shabbat de l’histoire humaine.

Manitou le rappelle : « La création du monde, la sortie d’Égypte resteront dans la pensée religieuse juive comme deux faits parallèles. » Il existe effectivement dans la tradition juive de nombreux endroits qui relient l’événement de la création à la sortie d’Égypte. Ainsi, dans le Talmud, quelques discussions opposent les sages sur la question de savoir si la création a eu lieu au mois de Tishrei, c’est-à-dire à l’époque de Rosh-hashana, début de l’année solaire et de l’histoire universelle, ou bien à l’époque du mois de Nissan, mois de la sortie d’Egypte et début de la lunaison, ainsi que commencement de l’histoire particulière du peuple d’Israël. Mais la proposition de Manitou va nettement plus loin que l’affirmation traditionnelle en quoi le début du mois de la sortie d’Égypte se relie à l’évènement de la création du monde  : tandis que le premier jour de la fête de Pâque rappelle la sortie d’Égypte elle-même, qui a eu lieu au milieu de la nuit, la durée de l’ensemble de la fête, les 7 jours de consommation des azymes, duplique les sept jours de la création, et ce décalque des sept jours des débuts de l’histoire universelle aboutit ainsi à ce que le dernier jour de la fête devienne la copie du shabath de la création, fécondé par la sortie d’Égypte.

D’où le fait que la raison du chômage de ce dernier jour de fête acquiert chez Manitou une signification très originale. Pâque, Pessah, est ainsi totalement identifiée avec la création du monde et devient la fête où l’on revit véritablement cet évènement fondateur, le septième jour de la fête de Pâque est véritablement shabbat, l’unique manière humaine de revivre de manière authentique le shabbat de la création.

Quelques interrogations :

  1. Nous avons cherché la source sur laquelle s’est appuyé Manitou pour émettre cette idée extraordinaire de la semaine de Pâque comme reproduction, renouvellement de ce qu’a été la semaine de la création, « shéshet yémé hamassé», et son aboutissement dans le septième jour. Nous avons ainsi interrogé de nombreux sages de notre temps, possédant une connaissance étendue des sources juives. Or jusqu’à présent, il ne nous a pas été possible de trouver un endroit, une allusion, une citation, où il serait affirmé ainsi l’identité du septième jour de Pâque avec le shabat de la création. Dans un cours inédit de Jacob Gordin (1896-1947) qui fut, selon les dires de Manitou « son premier maître ashkénaze », cours intitulé « le shabbat »[2], Gordin présente plusieurs des affirmations reprises par Manitou dans son texte de 1948. Il y a de toute évidence une proximité dans la pensée entre le maître et l’élève. Mais dans les notes prises, l’identification réelle entre les sept jours de Pessah et les sept jours de la création, et plus encore entre le shabat de la création et le jour férié du dernier jour de Pâque, cette identification est absente. Une hypothèse peut-être éventuellement avancée : il se peut que Manitou ait reçu cet enseignement spécifique dans les cours privés qu’il a suivi avec Jacob Gordin pendant l’année 1946-1947 et qui l’ont profondément marqué, ce d’autant plus que Gordin est décédé en juillet 1947. Dans l’état actuel de nos connaissances, nous ne possédons pas d’éléments pouvant confirmer cette hypothèse.
  2. L’affirmation par Manitou comme quoi le septième jour de Pessah est un jour férié du fait que nous revivons ce jour-là le shabath de la création, présentée par lui comme le sens même de la tradition juive, a des implications liturgiques importantes. Tout d’abord, le septième jour de la fête de Pessah est considéré par la tradition classique comme une fête peu importante, et qui ne reçoit un statut de jour férié que par une sorte d’imitation de ce qui se passe à la fin de la fête de Soukot. On a l’habitude d’ailleurs, lors de tous les autres jours fériés, de prononcer la bénédiction de remerciement pour être arrivé à cette date particulière (shéhéhéyanou), mais le texte de la Torah ne donnant pas d’explication au caractère de fête entière pour le septième jour pascal, c’est le seul jour de fête férié de la liturgie juive au cours duquel on ne prononce pas cette bénédiction. Mais on comprend bien que si on accepte l’idée proposée par Manitou, cette fête du septième jour devient extrêmement importante, au contraire de ce qui est affirmé dans les nombreuses sources d’une tradition bimillénaire.
  3. Mais cette affirmation de Manitou vient également éclairer d’un nouveau regard une dispute très ancienne à propos du compte de l’omer, cette période de sept semaines qui sépare la fête de Pâque de la fête de Shavouot (Pentecôte). Dans le chapitre 23 du Lévitique, il est demandé à trois reprises de commencer ce compte de 49 jours (7 fois 7 semaines) « mi mohorat hashabat», depuis le lendemain du shabat. Que signifie ce terme « shabat » ? A l’époque du deuxième temple, il existait à ce sujet une dispute entre les Saducéens et les Pharisiens. Les premiers, qui avaient tendance à lire le texte du Pentateuque de manière textuelle, prétendait qu’il fallait comprendre le mot « shabat » comme le shabat qui tombe pendant les sept jours de Pâque, et par conséquent la date de Pentecôte tombait toujours pour eux un dimanche, le lendemain du shabat. Les Pharisiens, qui s’appuyaient déjà sur un certain nombre de traditions non scripturaires, considéraient que le mot « shabat » désignait le premier jour de Pessah, et par conséquent la date de Shavouot (Pentecôte) tombait toujours le 6 du mois de Sivane, sept semaines exactement après le premier jour de la fête de Pessah. Après la destruction du deuxième temple, le christianisme naissant repris l’interprétation saducéenne pour établir son calendrier, tandis que les rabbins, continuateurs des Pharisiens, comptaient l’omer à leur manière.

L’interprétation de Manitou, présentant le 7ième jour de Pessah comme « le shabat » de Pessah, propose de fait une autre interprétation : le début du compte de l’omer devrait se faire « à partir du lendemain du shabat », c’est-à-dire du lendemain de la fin de la fête de Pessah.

Or, plusieurs points montrent qu’il s’est peut-être produit une période où il s’agissait là de la tradition d’Israël. Tout d’abord, l’idée de commencer l’omer le deuxième jour des 7 jours de Pâque est problématique : la période de l’omer n’est pas seulement un « compte », mais également une action agricole. Pendant toute la période de l’omer, dès que la nouvelle récolte de céréales était prête, on devait apporter une certaine quantité de cette nouvelle récolte (un omer) en offrande au Temple. Mais commencer à récolter ces nouvelles céréales est interdit pendant les 7 jours de Pâque, la consommation de la matsa pendant ces 7 jours représentant la césure entre l’ancienne et la nouvelle récolte.

Le mot « shabat » dans le Pentateuque peut également se comprendre comme une semaine de 7 jours. Le texte du chapitre 23 du Lévitique peut donc se comprendre ainsi : « et vous compterez depuis le lendemain de la semaine (de Pâque) ».

Autre fait intéressant, celui concernant les Juifs d’Éthiopie. Ceux-ci sont restés coupés du Judaïsme pendant 2500 ans, et certaines traditions qu’ils suivaient différaient des traditions du Judaïsme rabbinique, et dataient sans doute de la période du premier Temple. Or lorsqu’ils étaient en Éthiopie, les Juifs ne fêtaient pas la fête de Shavouot le 6 sivane, mais 7 jours après, le 13, c’est-à-dire qu’ils commençaient le compte de l’omer depuis le lendemain de la fin de la fête de Pessah. Enfin, notons que plusieurs documents extra bibliques, comme le livre des Jubilées par exemple, ou bien certains manuscrits de la mer morte, donnaient une date plus tardive pour shavouot que le six sivane.

  1. Pourquoi le Rabbin Askenazi n’est-il jamais revenu sur cette interprétation de la fête des matsot et du septième jour de Pessah ? Manitou était quelqu’un qui pouvait proposer des études tout à fait originales, avec des renouvellements de sens surprenants. Mais il était également un juif et un rabbin traditionnel. Mon impression est que son article de 1948, publié moins d’un an après la mort de Gordin, dans un cadre relativement restreint, puisqu’il s’adressait essentiellement aux cadres des Éclaireurs Israélites, ne risquait pas de le faire mettre au ban d’un Judaïsme orthodoxe en pleine reconstitution après la Shoah. Plus tard, alors que rapidement sa propre influence spirituelle et intellectuelle s’étendait rapidement, il a sans doute considéré que ce renouvellement de sens, si intéressant et profond qu’il soit, n’était pas un sujet qui valait la peine de créer une polémique avec les autorités plus classiques que lui. Manitou a sans doute suivi l’avertissement talmudique des « Pirkei avot» (1, 11) : « hakhamime, hizharou bédivrékheim », Sages, soyez prudents dans vos propos.

Jérusalem, Pâque 5781, mars 2021, © Alain Michel.

Alain Michel vit en Israël depuis 1985. Il est  rabbin du mouvement Conservative (Massorti) et dirige la maison d’édition Elkana, qu’il a créée en 2003. Il est spécialiste de l’histoire de la Shoah en France et a travaillé de nombreuses années à l’institut Yad Vashem.

[1] Rappelons qu’en hébreu le mot « korbane », que l’on traduit par sacrifice, signifie « approche ».

[2] Notes de Jacqueline Weill, sans date mais sans doute de l’automne 1945 (archives Alain Michel). Une autre série de cours de Gordin, donnée en septembre 1946, a été conservée par le mari de Jacqueline, Etienne-Bertrand Weill dans des notes prises dans un cahier que nous possédons également. Toute une partie de ce séminaire est consacrée au calendrier juif, et les mêmes idées de double création se retrouvent, mais là non plus, sans aller jusqu’au re-vécu des 7 jours de la création à travers les 7 jours de la fête des azymes.