Shemini atseret et Simhat Tora
La fête de Soukkot s’achève par une célébration qui dure un jour en Israël, deux en diaspora : c’est Shemini Atseret, littéralement « clôture du huitième ».
La Tora prescrit en effet : « Pendant sept jours, vous présenterez au Seigneur des offrandes consumées par le feu. Le huitième jour, il y aura pour vous convocation sacrée ; vous présenterez au Seigneur des offrandes consumées par le feu ; c’est une assemblée solennelle, vous ne ferez aucun travail servile. » (Lv 23, 36).
A l’époque du Temple, on sacrifiait ce huitième jour un seul taureau, alors que pendant les sept jours précédents étaient offerts soixante-dix taureaux. Le Talmud commente cette différence de la façon suivante : « A quoi correspondent les soixante-dix taureaux ? Aux soixante-dix nations. A quoi correspond l’unique taureau (du huitième jour) ? A la nation unique (Israël). Cela peut être comparé à un roi de chair et de sang qui dit à ses serviteurs : préparez-moi un grand banquet ; mais le dernier jour, il dit à son ami bien-aimé : prépare-moi un simple repas que je puisse me réjouir de toi » (Talmud de Babylone, Soukka 55b). C’est dire que la dimension universelle de Soukkot, symbolisée par les soixante-dix taureaux, n’efface pas la relation particulière et privilégiée d’Israël avec Dieu.
Aujourd’hui, Shemini Atseret est un jour chômé en Israël.
La fête de « la joie de la Tora » ou Simhat Tora
Elle n’est ni d’origine biblique, ni d’origine rabbinique. C’est seulement vers le troisième siècle de notre ère qu’elle est venue se greffer sur Shemini Atseret, le huitième jour de Soukkot. En diaspora, elle prolonge d’un jour les festivités. Elle n’impose aucune obligation rituelle particulière, si ce n’est … la joie !
Pour chacune des cinquante-deux semaines de l’année, la liturgie juive prévoit la lecture d’une parasha ou portion de la Tora, celle-ci s’entendant des cinq premiers livres de la Bible (en langage chrétien, le Pentateuque). C’est le jour de Simhat Tora qu’on lit à la synagogue la cinquante-deuxième et dernière parasha (Dt 33, 1 à 34, 12) avant de reprendre la première (Gn 1, 1 à 2, 3), pour bien signifier que la lecture de la Tora ne saurait s’interrompre.
A la fin de l’office du soir, tous les rouleaux sont sortis de l’Arche sainte et les fidèles les serrent contre leur cœur en chantant et en dansant. Ainsi expriment-ils, souvent avec exubérance, leur attachement au trésor qu’est pour eux la Tora, leur légitime fierté d’avoir reçu pour mission de la garder et de l’étudier et leur profonde et inaliénable joie d’y trouver vie et espérance.