La circoncision
L’alliance de la circoncision ou brit mila
L’origine du rite
L’institution de la circoncision est d’origine biblique et remonte à Abraham.
« Voici mon alliance que vous garderez entre moi et vous, c’est-à-dire ta descendance après toi, dit Dieu à Abraham : tous vos mâles seront circoncis ; vous aurez la chair de votre prépuce circoncise, ce qui deviendra le signe de l’alliance entre moi et vous. Seront circoncis à l’âge de huit jours tous vos mâles de chaque génération » (Gn17, 10-12)
Ainsi, le juif est lié par une alliance inscrite en lui, dans sa chair même, bien avant qu’il puisse être conscient de lui-même. C’est un lien intemporel par lequel ses parents le font entrer dans l’alliance établie par Dieu avec Abraham et sa lignée.
La cérémonie
Traditionnellement, la circoncision se déroule lorsque l’enfant a atteint son huitième jour, à la synagogue ou dans un domicile privé. Un siège spécial est réservé au prophète Élie ; selon le midrash, en effet, parce qu’il a témoigné d’un zèle ardent pour la cause du Seigneur, alors que les fils d’Israël avaient abandonné Son alliance , Élie a obtenu de Dieu de présider à toutes les circoncisions pratiquées en Israël.( I Rois 19, 10)
L’enfant fait son entrée dans les bras de sa mère, est conduit vers le « trône d’Élie » puis déposé sur les genoux de son père ou du parrain (le sandak). C’est le circonciseur (le mohel) qui pratique la circoncision, après avoir béni « Celui qui a prescrit la circoncision ». Le père bénit à son tour « Celui qui nous a ordonné de (le) faire entrer dans l’Alliance d’Abraham notre père ». Et tous les assistants s’écrient : « De même qu’il est entré dans l’Alliance, puisse-t-il grandir pour la Tora, la houppa (le dais nuptial) et les bonnes œuvres. »
La célébration se termine par un qiddoush (prière de bénédiction) sur le vin, dont on humecte les lèvres du bébé, puis par un repas de fête.
Le sens de la circoncision
C’est au cours de la circoncision que l’enfant reçoit son prénom juif. La marque dans sa chair est le symbole d’une circoncision plus profonde, celle du cœur, que le juif doit pratiquer, en signe de l’attachement qu’il porte à Dieu qui l’a élu: « Pratiquez la circoncision du cœur, n’ayez plus la nuque raide, » (Dt 10,16) et » Le Seigneur ton Dieu te circoncira le cœur, à toi et à ta descendance, pour que tu aimes le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme, afin de vivre ».( Dt 30, 6 ). Elle lui rappelle qu’il doit travailler à son perfectionnement humain, éthique et spirituel.
Pratiquée le huitième jour, la circoncision donne à l’enfant sa dimension d’éternité. Car si, selon la Bible, le chiffre sept rythme le temps de ce monde (cf. les sept jours de la création, les sept jours de la semaine) le chiffre huit désigne et préfigure le temps du règne de Dieu.
En dépit des multiples infidélités du peuple, relatées par la Bible, la circoncision reste l’une des traditions les plus précieusement pratiquée du judaïsme, pierre de touche de l’appartenance à Israël. Pratique toujours conservée même au temps des persécutions où elle pouvait entrainer la mort.
La circoncision dans le Nouveau Testament
- Comme tout enfant juif, Jésus est circoncis, et selon la tradition, il reçoit également son nom à ce moment-là.
Cet épisode de la vie de Jésus est rapporté par l’évangéliste Luc : « Quand huit jours furent accomplis, il fut circoncis et on lui donna le nom de Jésus, celui que l’ange avait indiqué avant sa conception. » (Luc 2, 21).
Il est bon de rappeler que le nom de Jésus, Yeshoua, veut dire en hébreu : Dieu sauve. - L’apôtre Paul
- la problématique de la circoncision pour les premiers Chrétiens:
Les premiers chrétiens se sont demandé si les païens confessant la foi chrétienne devaient passer par les pratiques du judaïsme, et donc par la circoncision, pour entrer dans le salut offert par Jésus Christ. C’est par la négative que répondent les disciples réunis à Jérusalem .
« Les Apôtres et les Anciens se réunirent pour examiner cette affaire.Pierre se leva et leur dit : « Frères, vous savez bien comment Dieu, dans les premiers temps, a manifesté son choix parmi vous : c’est par ma bouche que les païens ont entendu la parole de l’Évangile et sont venus à la foi. » (…) Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage en leur donnant l’Esprit Saint tout comme à nous ; sans faire aucune distinction entre eux et nous, il a purifié leurs cœurs par la foi. Maintenant, pourquoi donc mettez-vous Dieu à l’épreuve en plaçant sur la nuque des disciples un joug que nos pères et nous-mêmes n’avons pas eu la force de porter ? » (Actes 15 , 6;8-10)
Et c’est ce que confirme l’apôtre Paul, notamment dans son épître aux Galates : « Moi, Paul, je vous le dis : si vous vous faites circoncire, le Christ ne vous servira de rien (…) Car en Jésus-Christ, ce qui a de la valeur, ce n’est ni la circoncision ni l’incirconcision, mais la foi qui opère par l’amour. » (Ga 5, 2 et 6).
La fête de la circoncision dans le christianisme
La fête de la circoncision de Jésus a été supprimée du calendrier liturgique des Églises d’occident par le pape Paul VI en 1969, mais les Églises d’Orient la célèbrent toujours dans l’octave de la Nativité.