Mgr Habert, invité par la communauté juive de Caen : une dimension historique forte
Dans le cadre de la découverte de son nouveau diocèse (Bayeux-Lisieux), Monseigneur Jacques Habert, était invité mercredi 2 février par la communauté juive de Caen comme il l’avait été par la communauté musulmane d’ Hérouville en décembre 2021.
Accueilli par Monsieur Nassim Lévy, Président de l’Association Israélite du Calvados et par Monsieur Joseph Ohayon rabbin, il a d’abord visité la synagogue et rencontré plusieurs membres de la communauté.
Cette visite a revêtu également une dimension historique forte.
En effet, elle s’est effectuée un an après la signature le 1er février 2021 d’une déclaration intitulée « Luttons ensemble contre l’antisémitisme et l’antijudaïsme », co-signée par Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort et Haïm Korsia, Grand rabbin de France.
Depuis quelques années, nous assistons à une inquiétante banalisation de la violence avec la multiplication de paroles et de gestes exprimant discrimination et racisme. Fort de ce constat et face à l’inquiétante résurgence de l’antisémitisme en France, les évêques de France ont diffusé cet appel à : « Lutter ensemble contre l’antisémitisme et l’antijudaïsme » avec cette conviction qu’il « sera la pierre de touche de toute fraternité réelle » Mgr Jacques Habert en a fait lecture auprès de l’assistance avant de signer cette déclaration.
Cette visite a revêtu non seulement une dimension judéo-chrétienne, mais aussi œcuménique et interreligieuse.
En effet, la Pasteure de l’Eglise Protestante Unie de Caen, Madame Christiane Nyangono, Madame Michelle Parker, anglicane, le Père Pierre Argouët, orthodoxe et Monsieur Saïd Khaldi, imam et recteur de la mosquée d’Hérouville-Saint-Clair étaient également conviés à cette soirée.
« Votre présence nous honore », a déclaré le rabbin Joseph Ohayon. « Elle démontre que l’on peut vivre chacun sa foi en se témoignant une reconnaissance mutuelle ».
Il a invité chacun à s’exprimer avant de souligner l’importance de la fraternité entre les trois religions monothéistes au profit d’une société de paix et de fraternité au-delà des préjugés et des peurs.
Monseigneur Habert a commenté ce passage de la déclaration des évêques de France : « Plus que jamais, il faut rappeler l’importance des racines juives du christianisme –: les juifs sont nos « frères aînés ». Souvenons-nous que Jésus, le « Verbe de Dieu » a lui-même prié les Psaumes, lu la Loi et les prophètes.
Au cœur même de nos actions liturgiques et de notre prière personnelle, par la réception et la proclamation des textes de l’Ancien Testament, avec l’apôtre Paul, nous nous souvenons que « les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables ».
Si la foi en Jésus nous distingue et nous sépare, elle nous oblige aussi, dans la mémoire des heures terriblement sombres de l’histoire et en gardant le souvenir des victimes de la Shoah et des assassinats antisémites de ces dernières décennies, à reconnaître ceci : guérir de l’antisémitisme et de l’antijudaïsme est le fondement indispensable d’une véritable fraternité à l’échelle universelle.
Elle commence par la « résistance spirituelle à l’antisémitisme ».
Nous nous sommes « engagés à vivre une fraternité authentique avec le peuple de l’Alliance, parce que nous espérons ce que nous avons appris de lui : que les êtres humains, de toute origine, toute langue, toute culture, sont appelés à vivre pour toujours dans une communion où chacun sera donné à tous et tous à chacun. »