Les noms de Dieu

« S’ils me demandent quel est Son nom, que leur répondrai-je ?
Ex 3,13

LES DIFFÉRENTS NOMS DE DIEU dans l’Ancien Testament

Nombreux sont les noms de Dieu dans la Bible, et pour la tradition juive, la diversité des noms de Dieu n’est en rien contradictoire mais au contraire complémentaire. En effet chaque nom divin révèle une étape, une forme, une modalité par laquelle Dieu se manifeste et agit dans sa Création.

« EL » :  ce nom est le terme générique, commun aux peuples sémitiques, pour désigner Dieu. Ses significations sont diverses ; on sait en tout cas, qu’El était le chef du panthéon des dieux des Cananéens ; une forme assez proche a été retrouvée chez les Babyloniens et Assyriens.
On lui adjoint souvent, dans les Écritures, un autre terme pour dire : Dieu d’Israël, de l’alliance, du monde sans fin, tout puissant, voyant, le très haut, le miséricordieux….

« ELOHA » est identifié par certains comme le singulier de Elohim (les dieux) et par d’autres comme le nom propre du Dieu d’Israël, même si on le trouve aussi pour désigner les divinités des peuples voisins comme les Chaldéens (Ha1,11) ou une divinité étrangère (Dn11,38)

« ADONAÏ » : signifie mon Seigneur ou Maitre(s): c’est ainsi que les Israélites dans la Bible et les Juifs aujourd’hui invoquent le plus souvent leur Dieu quand ils prient. La Septante, c’est-à-dire la traduction en grec, par les juifs d’Alexandrie de langue grecque au 2°s avant notre ère, et qui est généralement désignée par les lettres LXX , l’a traduit par Kurios (Seigneur)

« EL SHADDAÏ » qui peut se traduire par « force puissante » : force de Dieu pour créer le monde et également puissance de Dieu sur lui-même, puissance de retenue (« Daï » peut en effet signifier « limite ») : par cette retenue, Dieu permet alors au monde d’exister hors de Lui, en altérité face à son Créateur (P.Haddad « paroles de Rabbin »)
Pour A.Chouraqui, cet attribut de Dieu est associé à des promesses de fécondité, « shed » ayant pour signification « mamelle »
Shaddaï figure sur chaque mezouzah.

« ELOHIM » et « YHVH » : sont les deux principaux noms divins, parfois associés, dans une dialectique qui révèle deux manières pour Dieu d’être au monde et reflète la dualité de la vie ; mais il y a unité de la divinité, c’est à dire que c’est toujours le même Dieu qui est présent. « L’Éternel est Un » (Dt6,4) Que recouvrent donc ces deux noms de Dieu dans la tradition juive ?

« ELOHIM » renvoie à la Création, acte d’amour infini, sans limites, gratuit, qui se poursuit chaque jour ; mais la vie elle, n’est pas sans limite et elle est soumise à des lois (biologiques, physiques.) et à des exigences morales ; lorsque Dieu veille « au bon fonctionnement et au respect de la loi du monde […].la Bible l’appelle Elohim : Dieu du jugement et de rigueur ». (Josy Eisenberg ABC du Judaïsme p.44)

« YHVH » : qui dit amour dit aussi pardon et c’est par ces 4 lettres, le Tétragramme, qu’est appelé Dieu lorsqu’Il se manifeste comme Celui qui désire que la vie continue en dépit des infidélités des hommes : la tradition juive y voit l’attribut de miséricorde de Dieu.  « YHVH » revient 6823 fois dans la Bible : c’est le nom révélé à Moïse (Ex3,15) au buisson ardent. Ce nom est don de Dieu car les Juifs ne créent ni leur Dieu, ni son Nom ; nom transmis de Grand-Prêtre en Grand-Prêtre mais nom ineffable car il se réfère à l’essence divine mystérieuse de Dieu, à sa transcendance. Ces 4 lettres, ne sont pas assorties de voyelles et sont donc imprononçables. Du temps du Temple de Jérusalem seul le Grand Prêtre, à Yom Kippour (le Jour du pardon), prononçait Le Nom ineffable en invoquant Son amour et Sa miséricorde. Aujourd’hui encore, le Tétragramme n’est jamais prononcé par les Juifs lors de la lecture des textes bibliques ou talmudiques, mais remplacé par « Adonaï », « le Saint, béni soit-il », « le Nom »…. par respect pour Dieu.

AUTRES NOMS

Notons aussi quelques dénominations supplémentaires qui sont davantage des attributs :

Le Lieu (HaMakom) qui signifie l’omniprésence de Dieu ; Le Nom (HaShem) ; le Créateur du monde ; le Saint d’Israël…